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Encore une attaque contre la biodiversité française sous les quinquennats « écologiques » !

Récemment, l’espèce Canis lupus -le Loup gris- a été déclassée au niveau européen. La transposition française de ce déclassement, élargie à toutes les espèces protégées dans le code de l’Environnement, représente selon nous une nouvelle attaque contre la biodiversité.
Ce projet de décret révèle un choix politique orienté, en désaccord complet avec les engagements de la France sur la scène internationale quant à la résorption de l’érosion de la biodiversité.

Le Loup a été changé d’annexe dans la Convention de Berne, et par conséquence dans la directive Habitat Faune Flore (HFF) n°92/43/CEE, pour passer du statut de « strictement protégé » à « protégé ». Aujourd’hui, c’est donc la loi française qui doit être modifiée pour pouvoir abaisser le niveau de protection du prédateur (tir sans autorisation préalable de l’État). Cependant, cette modification qui porte sur l’article R. 411-3 1° du code de l’Environnement impacte de fait l’ensemble des espèces protégées.

D’une part, les arrêtés ministériels de protection des espèces -par grand groupe tels que les mammifères, les insectes, la flore…- devront préciser les « modalités de mise en œuvre » des interdictions permettant de protéger les espèces, leurs habitats naturels et leur quiétude, au-delà de la nature et de la période des interdictions.
D’autre part, il a été ajouté que ces interdictions devront assurer un « état de conservation favorable » des populations concernées, tout en permettant « leur coexistence avec les activités économiques existantes ». La France réadapte ici le texte qu’elle et les autres pays ont fait passer dans la Directive HFF qui édicte que les interdictions prononcées « tiennent compte des exigences économiques, sociales et culturelles, ainsi que des particularités régionales et locales ».

La FSU Écologie dénonce une écriture à contre-courant du modèle de rupture qu’il est urgent de faire émerger. Le risque est grand, sous couvert du combat emblématique mené par quelques lobbies agro-industriels ou cynégétiques contre le Loup, que l’on soit en présence d’un sévère coup de canif porté aux lois de protection de la nature qui fêteront l’an prochain leur demi-siècle. Qui a entériné ce texte et sous quelle influence ? Ces groupes de pression sont susceptibles demain de forcer la main des ministres désormais seuls pour décider des fameuses « modalités de mise en œuvre »! Ils auront toute latitude pour écrire le volet réglementaire de la loi en réduisant toute contrainte à l’exploitation du vivant et ainsi poursuivre sa destruction en impactant toujours plus les habitats des espèces ou en attentant à leur quiétude…

Cette brèche pourrait bien accentuer la sixième extinction massive des espèces et vient à rebours de la prise de conscience citoyenne.
Nous ne pouvons pas accepter cette dérive, pas plus que nous n’acceptons les coups portés à l’OFB, aux parcs nationaux, au Conservatoire du littoral… ou aux établissements publics de l’Environnement de manière générale.

 

Notre syndicat

Le Sne-FSU s’adresse à tous les personnels qui sur l’ensemble du territoire national, exercent des missions dans le domaine de l’environnement.

Le syndicat défend un double objectif d’assurer d’une part la défense des droits/intérêts aux agents des services concernés et d’autre part d’inclure les enjeux écologiques aux questions sociales comme projet de société.